Lecture très intéressante. Cependant, je me demande s’il existe une utilité pour les shadowbans dans Discourse.
Oui, il existe un plugin de shadowban mais il est à peine utilisé. Il a une (1) étoile Github et les statistiques dont nous disposons au sein de Communiteq révèlent que le nombre de forums Discourse qui l’utilisent activement est inférieur à 0,5 %.
Alors pourquoi l’adoption du shadowbanning au sein de la plateforme Discourse est-elle si faible ? Ce n’est pas parce que les shadowbans sont mauvais (ce qu’ils sont), c’est pour une autre raison. D’un point de vue technique, les shadowbans sont très faciles à détecter sur Discourse. Il suffit de visiter le forum sans se connecter ou en utilisant un autre compte et de repérer les différences. Et c’est possible parce que Discourse n’est pas une plateforme de médias sociaux qui utilise un algorithme qui décide de ce que vous verrez et dans quel ordre il est présenté. Dans Discourse, le contenu que vous voyez ne dépend pas de ce que vous avez fait / vu / lu ou écrit auparavant. Et s’il n’y a pas d’algorithme, il n’y a pas d’endroit pour minimiser certains contenus. Il n’y a que l’option de le cacher complètement au lieu de le montrer.
Je ne soutiens pas non plus toutes les formes de modération transparente, car la modération transparente peut toujours être subjective.
Outre mon travail dans l’écosystème Discourse, je suis également le fondateur d’une entreprise qui combat la désinformation et les discours de haine en ligne. Lors de conférences, on me demande souvent des exemples d’ingérence étrangère dans les processus démocratiques de ce pays (les Pays-Bas), où les personnes qui posent la question s’attendent toujours à ce que je raconte une histoire sur des trolls russes. Mais en fait, les principaux exemples d’ingérence dans les processus démocratiques par des acteurs étrangers que nous avons vus dans ce pays sont des plateformes de médias sociaux comme Twitter ou YouTube qui bannissent ou shadowbannent des politiciens néerlandais, sans aucun examen par un tribunal ou un autre organisme indépendant.
Et c’est mal.